Jour 11, 16 juillet : life is a beach

Réveil de bonne heure ce matin puisque nos fenêtres n'ont pas de volets ni de rideaux opaques... Ça tombe bien, Thomas a rendez-vous à 9 h pour sa deuxième sortie plongée et nous aurons donc amplement le temps de prendre notre petit déjeuner dans le restaurant de l'hôtel, les pieds dans le sable et face à la mer. Idyllique si l'endroit ne pullulait pas de chiens, chats et chatons par dizaines qui, certes sont bien mignons, mais ont surtout des dhiarrées chroniques et viennent se soulager dans le sable tout près des tables...
Matinée plage pour Karine et les loulous, crémés à l'indice 50+ car si le ciel est souvent couvert, il fait quand même dans les 35°C et ça cogne bien. L'immense plage est déserte, les petits s'en donnent à coeur joie et peuvent courir et faire les fous à leur guise sans gêner personne. Baignades et châteaux de sable en se chamaillant comme toujours (concours de celui qui dégommera le plus sournoisement possible la construction du voisin...). Théo et Oscar ont la bonne idée d'aller nager tous les deux au large, en ne regardant pas dans la direction de Karine qui essaie de leur faire signe de rentrer... deux policiers/ surveillants de baignade s'approchent immédiatement du bord avec leur planche de sauvetage prêts à intervenir, quand enfin les deux intrépides se décident à revenir tranquillement à la plage, pas affolés pour deux sous. S'en suivent un grand moment de solitude pour Karine et un bon quart d'heure de punition assis sur le sable pour Théo et Oscar...

Thomas, lui, a retrouvé son divemaster Kazahk, Vassili, pour une plongée profonde. C'est tout au moins le programme de la première, la seconde étant forcément beaucoup moins profonde si on ne veut pas être contraint à ne rester que quelques minutes au fond. Nous embarquons tous les deux avec un capitaine et des bouteilles pleines pour la seconde plongée. Le spot est au large de la plage à environ 2 km de l'hôteĺ donc vite atteint en tapant bien dur dans un gros clapot d'un mètre car un fort vent d'ouest souffle ce matin. Le capitaine le trouve au jugé, en jetant un œil à droite à gauche, par rapport à des repères qu'il a sûrement sur la côte... Le spot est un fond sableux avec quelques gros rochers, vers 30-35 m. Il demande à Vassili de jeter l'ancre et ce dernier se fait presque éjecter du bateau par la houle ! Bon, l'ancre est à l'eau, mais elle est sur le sable et n'accroche pas... Seconde tentative après avoir redéplacé le bateau qui avait dérivé d'une centaine de mètres durant la manœuvre : idem ! "Il faudrait une deuxième ancre", annonce-t-il. Ben oui mais là on n'en a qu'une, vieux ! La troisième tentative sera la bonne heureusement.
Nous nous équipons et basculons simultanément chacun d'un bord, histoire de ne pas faire chavirer l'esquif car nous devons dépasser largement les 200 kg à nous deux avec ce qu'on a sur le dos. La consigne est de descendre le long du bout d'amarrage car il y a beaucoup de courant, et faire un maximum de signes car il y a un risque de narcose à ces profondeurs (sorte d'ivresse où on perd sens avec la réalité et les mouvements et réflexes sont ralentis). Dans ces cas là, il suffit en général de remonter de quelques mètres et tout s'arrange. J'aurais juste du mal à passer l'oreille droite au départ, puis après 15 m tout ira bien.
L'eau est aussi à 27°C au fond, donc pas de souci avec ça ! À peine arrivés au fond, à 32,60 m, nous sommes accueillis par 3 rascasses volantes, puis nous découvrons une petite murène qui niche dans un bidon d'essence en sortant par le goulot (et oui, ici le fond est aussi crado que la plage...). En s'approchant du premier rocher, un magnifique poisson pierre bien camouflé, de plus de 40 cm !

Puis pas mal de coraux mous sur ces rocherś ainsi que de anémones abritant des poissons clowns, dont un pas du tout timide qui vient jouer avec moi.

Quelques nudibranches à se mettre également sous le masque, ainsi qu'une fugu géant et une murène léopard au moment où nous devons commencer à remonter.
Une telle plongée est plus courte (31 min. ici) car on consomme plus d'air à de telles profondeur et si on veut éviter les paliers de décompression (qui ne sont pas enseignés en PADI) l'ordinateur calcule des durées au fond adaptées.
Vassili lance le parachute pour que le bateau nous retrouve et nous effectuons notre safety stop de 3 min. à 5 m, au milieu des méduses urticantes. Cool !
Pour le temps de récupération inter-plongées, nous allons nous amarrer à l'abri de la falaise de Swamy Rock où nous étions hier et qui est totalement abritée du vent. Nous laissons passer une petite heure et nous remettons à l'eau pour une plongée dérivante car il y a un peu de courant. Ça c'est très pratique car on nage peu, donc on ne consomme pas et ça peut durer longtemps (60 min aujourd'hui et on a du remonter alors qu'il nous restait de l'air,  mais l'ordinateur avait calculé le temps maxi à 12 m suite à la plongée à 32m).
À peine descendus, nous sommes accueillis dans un récif artificiel métallique par 3 murènes dont une léopard de belle taille. Un peu plus, une autre, carrément géante ! Poses photo et on repart pour croiser une sorte d'anguille jardinière noire qui sort du sable. Puis 2 fugus géants de plus de 60 cm.

Il y a aussi pas mal de crevettes aux couleurs et formes variées, de très beaux petits poissons colorés. Bref, encore une très belle plongée ! Thomas se voit confier le lancer du parachute à 5 m pour que le bateau nous repère et vienne nous chercher. C'est un geste un peu technique car il faut à la fois envoyer beaucoup d'air dedans pour qu'il remonte bien et reste bien droit en sortant de l'eau et contrôler le déroulement du bout pour l'arrêter au bon moment pour ne pas qu'il se couche à la surface de l'eau s'il y a trop de mou... Bon, le bateau nous ayant trouvé, ça a du aller !
De retour et après un petit encas, nous passons 2 bonnes heures à la plage : baignade à qui mieux mieux, observation des pêcheurs, démêlage de cerf-volant pour Thomas, qui se fait sauter dessus par un type qui veut l'aider jusqu'à se montrer agressif dès que Thomas lui dit de faire ceci où cela. Bref, après l'avoir fait jouer un peu avec, dans le vent rendu très turbulent par les cocotiers, il quémandera bien sûr de la monnaie, ce qui fut hors de question vue sa façon agressive de s'imposer et de nous coller tout l'après-midi.
Pendant ce temps, les petits sont forts occupés à observer les pêcheurs.

Nous assistons plusieurs fois par jour au"spectacle" des pêcheurs et avons un peu de mal à saisir leur technique à vrai dire. Une ou deux barques emportent un filet de deux kilomètres de long, qu'ils déploient en arc de cercle dont les deux extrémités sont tirées pendant environ deux heures par une grosse quinzaine de personnes. Sur le lot il y a toujours quelques touristes prêts à donner un coup de main ! Les enfants se prêtent spontanément au "jeu".

C'est seulement lorsque le filet est intégralement tiré hors de l'eau que nous  découvrons le fruit de ce fastidieux travail : un monticule d'algues vertes renfermant au final assez peu de poisson... Tout de même une belle raie chauve souris, que les enfants rêveraient de remette à l'eau. Théo est scandalisé de voir ce beau poisson agoniser sur le sable et est en voie de devenir végétarien pour le coup! Il réussit à se faufiler et à subtiliser quelques petits poissons pour les sauver et les remettre à la mer"sans se faire chopper par le policier qui était juste à côté". Pfiew! En cette fin d'après-midi il y a aussi des pêcheurs qui partent pour une pêche nocturne, de 19 à 22h environ.

Pour le goûter nous partons nous promener à la recherche de glaces, fruits, eau et découvrir un peu les alentours. Les enfants grouillent et nous saluent, les femmes, voire les hommes, font les papouilles aux gars et surtout à Eliott, qui ne tarde pas à s'endormir sur son biberon dans le porte-bébé.

La nuit tombe et nous sortons les torches à manivelle ainsi que la lampe frontale de Thomas, très pratique en la circonstance et qui intrigue tout le monde. Elle nous permet de rentrer sereinement par la plage retrouver notre restaurant et nous mettre au lit.