J18 - Sur la route de Kintamani

Après cette bonne nuit dans notre nouveau bungalow au bord de l'eau, nous découvrons le cadre de notre jardin, accroché au dessus de la rivière, au prix d'une volée d'escaliers et d'allées couverts de petits galets noirs et blancs. L'eau coule partout en petits filets qui finissent dans la rivière et un bassin plein de carpes fait le bonheur des enfants à côté d'une petite piscine suffisante également à leur bonheur.

Notre projet est de profiter de cette première journée pour louer un chauffeur et partir visiter les alentours jusqu'au volcan Agung Batur. Karine a repéré les incontournables pour un circuit raisonnable et nous avons négocié hier soir avec l'hôtel un chauffeur pour 9:30. Pendant le petit déjeuner, nous sommes repérés par 2 françaises, Laurence et Kateline, fraichement arrivées de Paris la veille au soir, qui nous demandent quel est notre programme, si nous sommes là depuis longtemps, etc. Nous leur proposons de partager notre taxi pour la journée et leur donnons RV à la réception après le brossage de dents réglementaire et avec un maillot de bain "au cas où" !

Notre chauffeur parle plutôt bien anglais et c'est déjà une bonne surprise ! Première étape : Goa Gajah, la grotte aux éléphants. On ne sait pas trop d'où provient ce nom car il n'y a jamais eu d'éléphants à Bali... Peut-être une influence indienne ! Il s'agit d'une grotte creusée en forme de T dans la roche et comprenant des niches tout du long, la plupart vides, mais dans certaines desquelles se trouvent de petites statuettes assez peu élaborées : un Ganesh à gauche et trois lingas à droite. Ce qui vaut le coup d'oeil, c'est surtout la façade sculptée dans la montagne qui permet de rentrer à travers la bouche d'un terrifiant monstre. Bref, une sorte d'Abu Simbel, sans les couleurs, la taille, ni le soleil qui rentre à l'intérieur !

Devant la grotte sont disposés 2 bassins ornés de statues dont jaillit une eau sacrée qui est réputée préserver la jeunesse : les gars vont s'y arroser le visage, et hop ! Fini les crèmes de nuit et les crèmes de jour à vie !

Une fois passés ces bassins, des marches descendent vers 3 gros rochers qui avaient commencé à être sculptés pour faire un bouddha géant dont on devine encore la forme.

Les marches remontent vers un petit temple que l'on dépasse pour s'enfoncer ensuite dans la jungle et descendre vers la rivière. De petites cascades coulent partout et le rocher est fréquemment sculpté de petites têtes de divinités.

Le chemin, magnifique, est très escarpé et assez difficile d'accès, d'autant qu'il règne une humidité et une moiteur impressionnantes qui nous rappellent la Malaisie. Karine, avec Eliott sur son dos, préferrera ne pas tenter la dernière descente vers la rivière, nécessitant de sauter sur des rochers humides.

En bas nous attend la rivière et ses bouillonnements : en traversant, pour les plus téméraires, une frêle passerelle en bambou, on peut accèder à des grottes creusées dans la montagne, maintenues par d'énormes piliers carrés. Origine et utilisation ? Rien ne figure dans aucun de nos 3 guides sur ce chemin, cette rivière et ces grottes...

Nous remontons vers notre voiture et faisons l'arrêt négocié avec les gars à l'aller s'ils étaient sages et courageux durant la balade (c'est bien sûr Eliott qui s'est le moins plaint...) :

Quelques kilomètres plus loin, nous faisons un bref arrêt à Pejeng : le temple de Pura Penataran Sasi. Sur un autel au fond à gauche de la cour intérieure se trouve la "Lune de Pejeng"' le plus grand gong en bronze d'un seul tenant du monde. Il aurait été façonné au IIIe siècle avant J.C. à partir d'un fragment de météorite.  

Le dernier arrêt avant le déjeuner sera Gunung Kawi un fabuleux temple mystérieux (utilisation et vocation méconnues) creusé dans la montagne au milieu de rizières en terrasses.

La roche est sculptée de 2 séries de 5 pagodes identiques de 5 m de haut, de part et d'autre de la rivière Pakrisan qui coule au milieu.

Un temple classique, mais avec des autels très joliment peints, qui jouxte la 2e série, permet d'accéder à un ancien monastère dont les cellules sont également creusées dans la roche. Le tout daterait du Xe siècle.

Ici aussi la rivière bouillonne joliment entre les pierres, ce qui est toujours l'occasion d'une petite pose...

Nous poursuivons notre ascension, puisque la route monte sur les flancs du volcan agung Batur, vers Penelokan et Kintamani, les villages qui occupent la crète du cratère qui dominent lac Batur. On y bénéficie, moyennant une petite contribution à l’entrée du village bien sûr, d’un superbe panorama sur la caldeira, le lac et le mont Batur, qui culmine à 1700 m et dont l’ascension peut se faire en randonnée, départ à 4h du matin pour y arriver au lever du jour.

Nous nous attablons dans l’un des nombreux restaurants panoramiques et profitons de la vue en régalant nos papilles de cuisine traditionnelle (Merci Théo pour ce sympathique cadrage et Oscar pour cette pose originale..!).

En redescendant, nous faisons un arrêt dans une échoppe de fruits repérée à l’aller pour faire un petit plein de mangues, salaks, rambustans, clémentines, et autres fruits dont nous n’avons même pas retenu le nom…

L’arrêt suivant sera pour une Coffee Plantation, visite qui vaut surtout pour nos 2 compatriotes car c’est pour nous une redite et les tarifs sont les mêmes, avec un cadre moins majestueux qu’à Menanga. Ceci dit, nous revoyons quelques luwak et dégustons de délicieux thés, cafés et cacaos.

Pour terminer notre belle journée, nous nous rapprochons d’Ubud pour nous arrêter à Tampak Siring au temple sacré Pura Tirta Empul. Ce très joli temple nous accueille avec un magnifique bagnan. Il présente après son traditionnel portail, 2 bassins ornés de bouches d’où jaillit une eau sacrée qui lui vaut la visite quotidienne de centaines de pèlerins (dont certains amusés par les blondinets...) qui viennent pratiquer des ablutions, offrandes et autres rituels.

Les 3 gars s’y plongent, Thomas en sarong obligatoire, et nagent au milieu des carpes Koï, des pièces et des billets, à la grande joie d'Oscar, notre "trouveur" de pièces professionnel, qui n'en revient pas de tout ce qu'il "trouve" !

Thomas s’essaie au rituel et s’asperge sous chaque fontaine, dans l’ordre préconisé par un indonésien. Seulement il y en avait 2 sous lesquelles, a priori, il ne fallait pas passer… Est-ce que ce sera bon pour son karma… ? Pour conjurer le sort, une petite balade au milieu des pagodes à l'arrière des bassins s'impose.

Sur la route du retour, nous devons nous arrêter laisser passer une procession de crémation colorée et animée, comme toujours.

N'ayant pas de vitres teintées, notre voiture et sa cargaison de petits blanc-bec attire toujours les regards et la curiosité et facilite les discussions et les photos !

Puis notre chauffeur prend la direction des rizières de Tegallalang, par de magnifiques peites routes sinueuses où le klaxon est de rigueur. Malheureusement, le soleil décline vite et lorsque nous arrivons sur les rizières en terrasse, nous ne pouvons qu’imaginer la beauté du spectacle. Tant pis !

Nous restons diner dans notre rue, au Fortuna's warung et partons au lit avec une douche chaude, ce qui finalement n’est pas si mal après cette journée extraordinaire, diversifiée et dans laquelle nos muscles ont bien travaillé, surtout dans les escaliers et la jungle !