J22 - Sources chaudes de Banjar et première plongée à Tulamben
Nous avons convenu avec notre chauffeur de partir à 9h et, avant de prendre la route de Tulamben, notre étape pour les 3 prochaines nuits, d'aller nous baigner dans les sources chaudes de Air Panas, dans la campagne de la bourgade de Banjar, à 8 km à l'Ouest de Lovina.
Nous croisons quelques champs plantés de vignes ! Il semble que dans cette région autour de Singaraja soit produit un vin qui ressemble vaguement au Porto, mais nous n'avons pas eu l'occasion de goûter. Ce qui est amusant par contre, c'est qu'ici les vignes sont travaillées pour pousser à l'horizontale et non pas la verticale comme chez nous.
Le village tient aujourd'hui son petit marché et il faut slalomer un peu entre les étals et les chalands dans la rue principale.
Une petite route s'éloigne un peu de l'axe principal pour s'enfoncer dans la forêt et déboucher sur l'inévitable parking suivi d'échoppes. Une fois traversé ce passage finalement assez désert à cette heure, on arrive sur un ensemble de 3 bassins aménagés dans un bel espace paysagé au dessus de la rivière.
Des nagas de pierre y déversent de l'eau légèrement soufrée qui jaillit un peu plus haut à 38 degrés : le bonheur pour tout le monde ! Surtout Eliott qui apprécie particulièrement cette chaleur bien agréable dans l'eau...
On s'y prélasserait volontiers plus longtemps, mais devons reprendre la route : deux heures pour rejoindre Tulamben où nous séjournerons les trois prochains jours. Avant cela, nous sommes interpellés par 3 jeunes de Java qui tiennent absolument à nous prendre en photo, tout comme ils ont pris Eliott dans les bassins. Il semble que le fait d'avoir 3 gars est un vrai bonheur ici !
Nous avions initialement réservé deux nuits à Amed, un peu plus à l'Est, mais le club de plongée de Gili Meno nous a tuyauté la semaine dernière sur un club de Tulamben également tenu par un français et qui propose aussi des logements sur place à beaucoup moins cher.
La route serpente le long de la côte et devient plus agréable une fois passée l'agglomération très encombrée de Singaraja. Après, plus rien ou presque ! Juste quelques processions ou habitants s'y rendant car le 28 juillet est une date très favorable dans le calendrier balinais et beaucoup de choses se déroulent ce jour là comme des mariages.
Tulamben se résume à quelques hôtels /clubs de plongée et restos qui se font face sur un petit kilomètre. C'est loin de constituer un village, tout au plus un lieu-dit qui ne vit que pour et par la plongée. Le premier supermarché est à 40 kilomètres... La principale curiosité de Tulamben a coulé il y a plus de 60 ans. Il s'agit du Liberty, un cargo américain de 120 mètres de long torpillé en 1942 par les japonais. L'épave est restée échouée sur le rivage jusqu'à ce que l'éruption du mont Agung le repousse au fond de la mer en 1963, mais à une trentaine de mètres seulement de la côte. Ses vingts ans sur le rivage ont arrasé toute la peinture et une fois dans l’eau, de nombreux coraux s'y sont développés à vitesse grand V et autant d'espèces de poissons multicolores qui y ont trouvé un habitat idéal pour le plus grand bonheur des plongeurs qui viennent désormais du monde entier découvrir ce site réputé.
C'est donc dans ce petit paradis sous marin que Thomas décide de passer une nouvelle certification (PADI Advanced Open Water Diver), permettant de plonger à 30 m, des journées bien remplies et des soirées studieuses en perspective...
Nous découvrons le centre de plongée Dive Concepts, ainsi que notre coquet bungalow. Malheureusement, il n'y a pas de piscine comme nous le pensions, et la plage n'étant pas très praticable, nous décidons de passer seulement cette première nuit au centre. Demain nous migrerons vers un hôtel avec piscine pour que les 4 non plongeurs de la famille puissent aussi profiter agréablement de cette halte à Tulamben.
Pas de temps à perdre, notre taxi nous a déposés pour midi, nous déjeunons vite fait au centre et Thomas file déjà pour sa première plongée ! Doté de son niveau 1 CMAS (une organisation franco-allemande de plongée plutôt technique, qui pratique les paliers de décompression) et d'une équivalence PADI Open Water Diver, il s'apprête à passer le second niveau PADI : Advanced Open Water Diver qui apporte d'autres qualifications et permet de plonger jusqu'à 30 m. PADI est une organisation américaine qui offre aussi différents niveaux de certification mais pratique uniquement la plongée sans décompression, c'est à dire moins profonde et avec des durées à chaque profondeur qui ne nécessitent aucun palier de décompression. À l'étranger, difficile de passer d'autres certifications que celles de PADI qui est vraiment implanté partout et sans doute plus facile à gérer du fait de la moindre technicité.
Il s'agit donc de faire 5 plongées : 2 obligatoires (1 plongée profonde et 1 plongée d'orientation) et choisir - ou se faire conseiller par son Divemaster - par exemple la plongée de flottabilité s'il juge qu'elle n'est pas suffisamment bonne - 3 autres plongées parmi une dizaine de spécialités. Thomas choisit une plongée sur épave (forcément !), une plongée de nuit et bien sûr une spécialité photographie sous-marine, histoire d'assouvir sa passion et de rattraper un peu le retard depuis la mort du Canon...
Il démarre donc dès cet après-midi par la plongée d'orientation, avec Philippe, son instructeur Divemaster, français expatrié aux 4 coins du monde depuis 20 ans, et Adrian, son "buddy" hollandais qui a démarré lui aussi la veille son AOWD.
Au programme, après avoir potassé le manuel PADI et répondu à quelques questions théoriques sur le chapitre concerné, utilisation du compas, mesure de la distance parcourue avec chaque cycle de palmage, effectuer des parcours en carrés dans un sens ou dans l'autre, noter sur sa tablette des repères visuels sous l'eau pour ramener ensuite le Divemaster appoint d'entrée dans l'eau à la fin de la plongée. Une plongée assez technique donc...
Pendant ce temps Karine et les enfants s'aventurent à la petite plage de galets noirs pour plonger avec masque et tuba. Le paysage sous marin contraste avec la noirceur de la côte, nous y rencontrons moult poissons de toutes les couleurs, ainsi que l'épave d'un petit avion, datant sans doute aussi de la deuxième guerre mondiale et qui abrite une faune et une flore magnifiques.
Nous finissons la soirée au Warung Gomang qui propose un petit concert pendant le diner. Après un ou deux slow sirupeux, ils enchainent Pink Floyd, Cat Stevens, Four non blondes, Santana et autres Eagles, à la sauce locale bien sûr, ce qui ne manque pas de charme non plus !